LES GRANDS CHANTIERS DU DIOCESE

Publié le par corunum

PLACER SON AVOIR EN LIEU SÛR

SENSIBILISER ET EVEILLER A L’ENGAGEMENT

Plusieurs stratégies mais un seul combat, trouver un toit décent pour Jésus. Voilà qui résume le vaste chantier qu’est notre diocèse dans ses projets de construction de nouvelles églises. La pastorale de proximité tant adulée par le père de Famille passe par là. Et sa réalisation requiert que tous les fidèles en fassent leur préoccupation.

 

 

Un toit pour Jésus à Noêl. Je contribue. Ce n’est pas le titre d’un film. C’est le combat d’une communauté paroissiale. A la paroisse Christ Roi de l’Univers de Piisy, toute la communauté chrétienne autour de son curé, le scande comme un slogan. Tous les moyens sont mis en branle pour que cet appel touche tous les cœurs. Les marketeurs trouveront à coup sûr, de l’inspiration dans la stratégie d’approche que développe le curé. Il réussit tellement bien sa communication qu’après deux moins à peine de travail, il se voit coller le sobriquet de « curé choc » ! Mais le « curé choc ne choque pas. » Reconnaître l’effort des fidèles chrétiens, leur abnégation même en contexte de vie chère pour construire leur église, voilà son secret. Plus qu’un pari, c’est l’expression d’une « foi ». Oui à Piisy comme à Boussé, à Saint François d’Assise, à Tanghin, à Biisgê pour ne citer que les plus grands chantiers de construction d’église dans notre diocèse, les chrétiens vivent le concret de l’auto prise en charge. Une réalité fondamentale dans notre Eglise Famille de Dieu aujourd’hui. Bien des fidèles de notre diocèse ont vu s’élever les bâtisses ecclésiales de leurs paroisses sans savoir comment.

La réalité est que la plupart des églises ont pu être construites grâce aux généreux donateurs des Eglises du Nord. Le manque ou parfois le déficit de communication autour de ces réalités installent les chrétiens dans l’illusion que l’Eglise est suffisamment riche et peut pourvoir à tout. Bref, gageons que le geste de ces Eglises du Nord ressemble fort à ce qui existe naturellement entre toute maman et son nouveau-né. Elle lui donne son lait pour lui éviter de scléroser. Mais lorsque celui-ci croît et acquiert sa maturité, il vole de ses propres ailes et devrait même épauler la maman dans sa vieillesse. La belle époque malheureusement ou heureusement est passée. Et la manne ne vient plus d’ailleurs. Une fille largement centenaire va-t-elle se complaire à se faire assister ? « Le curé choc » est ferme et clair à ce sujet : « Nous avons pris la relève de notre prédécesseur et c’est dans le même esprit que nous exhortons les fidèles à mettre du leur pour que notre projet aboutisse. » Un combat auquel s’invitent tous les autres curés à l’instar de celui de Boussé qui situe sur l’état de réalisation actuelle de l’église paroissiale « L’ensemble du bâtiment est élévé sur une hateur de 3 m au niveau du premier chaînage au dessus des portes et des fenêtres. La sacristie a déjà reçu une dalle comme toiture et n’attend plus que des portes et des fenêtres »


Tout le travail consiste à rassurer. Et il n’y a rien de plus pour convaincre au don que la lente montée de toutes les constructions sus évoquées. A quelque chose, malheur est bon dit-on.  La longueur du temps mis pour que les bâtiments s’érigent questionne sans conteste plus d’un. Beaucoup de chrétiens appréhenderont les efforts consentis par ceux qui jusque là, depuis l’occident participaient financièrement aux constructions des différentes églises qui existent dans notre diocèse. La peur doit alors être proscrite vu l’ampleur de certains projets de construction. A Tanghin par exemple, l’œuvre s’évalue à plus de 600 millions de francs CFA. Nul doute que la vie chère passant par là, laissera ses traces et que tout sera revu à la hausse. Rien de tout cela n’entame cependant pas le moral du curé. «Le curé qui a eu l’initiative de cette construction nous a communiqué son optimisme. Il a estimé qu’avec un effectif de 30 000 fidèles chrétiens, l’oeuvre est réalisable Je suis donc optimiste , et l’engagement des fidèles aux quêtes des deuxième et troisième dimanches est encourageant» . En effet, mathématiquement, si chaque fidèle donne 100 francs par mois, la communauté engrange 36 000 000 par an. Pour construire une église qui coûte 600 000 000 de francs il faudra 17 ans. Une éternité? Tout ce qui se destine à une longue vie, a besoin de temps pour se réaliser. Ce n’est pas une nouveauté dans l’Eglise. Combien d’Eglises en effet en Europe ont été construites durant des décennies ? La construction de la cathédrale saint Maurice d’Angers à L’Ouest de la France a mis environ cent ans. Ceci n’est nullement pas une raison pour ne pas se hâter. A contrario, chacun de nous doit être fier de s’engager pour conjurer ce qui peut causer la lenteur dans la réalisation de ces beaux projets pour Dieu. C’est l’argent le nerf de la guerre. Le refrain est bien connu. On le chante devant toutes les situations. C’est à croire que l’impasse est inévitable. Mais quand on s’engage à construire une maison pour celui qui en réalité est le vrai constructeur (cf. 2samuel, 7 et suivant), l’argument de l’argent peut-il être une gageure ? Bien des chrétiens répondent « non». C’est le cas par exemple de Madeleine Ilboudo 14 ans, fidèle de saint François d’Assise. Elle pense qu’ «il faut prier pour que Dieu nous aide à finir la construction de notre église.» En plus de la prière, elle et ses deux copines confient leur secret dans leur enagement pour la réalisation du projet d’église. «Chaque dimanche, nos parents nous donnent 50 francs. Nous donnons la moitié pour la quête ordinaire et l’autre moitié pour la construction de l’église.» Leur curé peut donc se rassurer, sa «politique» est comprise même par les plus petits. Selon lui en effet, «c’est la famille qui construit sa maison».

 

Partir de la Base.

Pour le père ... curé de la paroisse saint François d’assise, il est nécessaire que tous les fidèles répondent à la question «pourquoi nous voulons construire une église?» Dès que chacun trouve une raison valable qui l’engage personnellment dans sa relaton avec Dieu et sa communauté, alors il n’est plus de doute qu’il va se donner à la tâche. Cela se vérifie à saint François d’Assise car les jeunes comme les adultes ont pris à coeur le projet de construction de l’église. Un recencement est organisé qui est conduit principalement par les étudiants qui sont sur la paroisse. Avec la divisison de la paroisse en plusieurs zones, leur travail se conduit le plus scientifiquement possible et les résultats attendus sont des plus fiables. Dans un monde où la crise économique généralisée tend à célébrer le deuil de la gratuité, les fidèles chrétiens doivent s’inscrire en faux. C’est possible de toujours trouver quelque chose pour Dieu. A saint François d’Assise, chacun s’engage à donner ce qu’il a. «Nous avons d’abord travaillé à identifier les potentialités. Ainsi l’entrepreneur dans le batiment joue son rôle, l’architecte sa partition de même que le soudeur ou le menuisier» déclare le curé avant de relever qu’il dispose même d’une carte détaillée de la paroisse, réalisée gratuitement par un fidèle. Dans une oeuvre aussi grandiose, et adoptée par toutes les couches de la famille paroissiale, personne n’est en reste. C’est dans cet esprit que le curé de Boussé en appelle à l’engagement des «paroisses, institutions, instituts, congrégations, CCB, mouvements et associations, opérateurs économiques, baptisés et catéchumènes, hommes et femmes de bonne volonté, ressortissants de la paroisse de boussé ». L’appel est presque diocésain car la paroisse de Boussé se veut être un «souvenir diocésain du passage des reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus au Burkina Faso et particulièrement dans l’archidiocèse de Ouagadougou» dont la mobilisation avait débordé le cadre du bercail des catholiques.

 

Chacun de nous peut faire bouger les choses

Les témoignages sont nombreux qui attestent que le plus souvent , les donnateurs pour les oeuvres de l’Eglise ne sont pas toujours les plus riches. La grandeur et l’ampleur des différents projets peuvent incliner certains à la démission eu égard au contexte difficile que tout le monde traverse. Mais il serait dommage et trop facile de se refugier derrière ces raisons pour laisser la très lourde charge peser sur les épaules de quelques membres de la Famille. Malheureusement, cette façon de faire, tend à devenir une habitude chez nous les catholiques. Dans les mouvements, dans les associations et les services de nos paroisses et CCB, on retrouve les mêmes personnes au four et au moulin. Pendant que les uns s’échinent et s’époumonnent pour la cause de la Famille, les autres ne manquent pas d’initiatives pour les décourager par des critiques parfois acerbes et foncièrement destructrices. Si nous voulons que nos enfants et les générations à venir héritent de belles églises pour prier dignement le Seigneur, c’est le moment de saisir l’opportunité et de contribuer comme les premiers chrétiens du Burkina. Ils ont donné leurs terres, ultime expression de leur attachement au projet du Seigneur qui choisissait il y a plus de cent ans, de s’installer chez nous. Ils ont ont permis à par leur générosité que l’Eglise prenne racine chez nous. Alons-nous faire litière d’un si bel exemple?

Jokinda

 

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